utilisé pour dormir et se trouve dans une chambre. On l’utilise également pour se détendre, se reposer, lire, pratiquer des activités sexuelles ou encore accoucher. Si cela a toujours été le cas par le passé, le lit a pourtant connu une multitude de transformation. Objets de légende revient sur un meuble incontournable qui n’a jamais cessé d’évoluer.
Le lit à travers les époques et le monde
La sédentarisation de l’Homme est sans doute ce qui l’a poussé à rechercher comment optimiser sa couche. S’extraire de l’humidité et de la poussière du sol, se protéger des rats et autres animaux transporteurs de maladies, se cacher de la lumière : tout ceci peut expliquer pourquoi, de la simple couche de paille à nos chefs-d’œuvre de technicité et de confort, nous dormons désormais sur des lits surélevés, par exemple.
Commençons par un rapide tour du monde et des époques, avec un petit historique de l’évolution des lits à partir de l’Antiquité et aux quatre coins du globe. Tout d’abord, en 8 000 av. J-C, le « lit » n’était rien de plus qu’un tas de paille, de feuilles ou de peaux.
En Egypte antique, le lit est accessible par des marches, isolé par des rideaux et muni d’oreillers. Le lit des élites est en bois dorés incrusté de matières précieuses et pouvait servir de lieu où manger.
En Grèce antique, le lit possède un cadre en bois et un sommier en treillis de cordes. Les élites ont un lit plaqué de bois précieux ou en ivoire massif. Le lit pliant apparaît.
En Rome antique, il existe différents lits selon sa fonction (manger, étudier, recevoir, dormir, mourir, lit nuptial). Les lits sont en laine, plumes, crin, avec des couvertures en feutre, laine, cotonnades, fourrure ou soieries. La tête de lit telle qu’on la connaît fait son apparition.
Le lit était ainsi un lieu de sociabilité servant à se reposer, à manger, à recevoir et à travailler. On retrouve les fonctions de « lit de jour » de l’Antiquité jusqu’au 17ème siècle.
Le lit en France, du Moyen Âge à nos jours
Au Moyen-Âge en France, les lits sont fabriqués à partir de simples caisses en bois recouvertes d’un matelas, mais possèdent une symbolique très forte. En effet, le lit est considéré comme le meuble le plus important du logement chez les pauvres (étant le seul meuble confortable) comme chez les puissants (pour qui il est symbole de prestige et de pouvoir).
Ainsi, les élites dorment sur des matelas en lin et bourrés de duvet d’oie ou de canard, dans un lit à baldaquin. Ils peuvent également donner audience allongés sur des lits de jour qui symbolisent leur haute lignée. Les classes moyennes dorment, elles, sur des matelas en feutre fin et bourrés de laine, de crin ou de plumes. Certaines régions françaises utilisent le lit-armoire, mais ce sont les banquettes qui sont les plus utilisées.
Après la révolution industrielle, le lit continue de s’améliorer : l’utilisation du sommier se généralise et se complexifie : les lattes et les ressorts font leur apparition. De nouveaux matériaux sont employés à la fabrication des lits comme le fer et l’acier, concurrents du bois et du cuivre. C’est également au 18ème siècle que le coton et les fibres synthétiques commencent à devenir les matières de prédilection des fabricants.
Enfin, depuis la révolution industrielle, les formes de lit ont continué de se diversifier : lit cage, lit escamotable (canapé-lit, lit gigogne, lit de camp, etc.), lit parapluie (ou lit valise), lit en hauteur, lit à mi-hauteur avec bureau, lits superposés, ou encore lit médicalisé font désormais partis de notre quotidien.
L’évolution des accessoires d’un lit
Avec le lit, une multitude d’accessoires a également vu le jour et évolué, notamment, et en premier lieu, le matelas et les couvertures.
Le matelas est ainsi devenu de plus en plus grand : si sa taille initiale correspondait à la taille de la personne qui se couchait dessus, nous pouvons désormais investir dans des lits King Size mesurant environ 190 cm x 200 cm. Nous pouvons d’ailleurs constater qu’un lit grand et luxueux porte toujours l’attribut «royal » (king en anglais), en rapport avec les couches somptueuses que les souverains appréciaient particulièrement.
Au niveau des couvertures, si la composition s’est considérablement diversifiée (tout comme les matelas), ce sont surtout les types de couvertures qui se sont succédées au fur et à mesure des civilisations : couettes, housses de couettes, édredons, courtepointes, couvre-pieds, jeté de lit, dessus-de-lit, et bien évidement les draps.
D’ailleurs, les polochons et oreillers ont eux aussi connu des changements : de simple coussin, l’oreiller est devenu plus agréable, plus large et plus mou pour pouvoir supporter la tête. Les polochons (ou traversins) étaient quant à eux fabriqués à partir d’une simple enveloppe en tissu remplie de plumes ou de vieux chiffons.
De plus, de nos jours, un lit peut être accompagné d’une multitude d’accessoires ayant connu eux-aussi plusieurs évolutions :
- Les bouillotes, d’abord en vessie de porc puis en caoutchouc, servant à réchauffer le lit
- Les bassinoires, d’abord en cuivre, puis directement accrochées lit
- Les moustiquaires en tulle, imprégnée ou non d’insecticide
- Les descentes de lit, d’abord en laine (ou en fourrure), puis en coton et nylon
Enfin, les tenues de nuit ont également bien changé : de la chemise de nuit bonnet chaussettes en laine, nous sommes passés au pyjama en coton, voire aux nuisettes en satin pour les femmes.
Dans tous les cas, de l’Antiquité à nos jours, le lit a su garder sa symbolique forte : lieu de repos, de bien-être, mais aussi de vie et de mort. Et si sa forme évolue, ce qu’il représente ne cessera jamais d’être identique au fil des âges.